Résumé :
|
"De nos jours, on use et abuse du mot de croisade. En témoignent l'intervention de G. W. Bush, au lendemain de l'attentat du 11 septembre 2001, qui le brandit comme une menace contre les terroristes, ou les promesses gouvernementales de " croisade contre la fraude fiscale " ou " contre la grippe ". Il a bien évidemment une tout autre résonance dans le monde musulman, où il est perçu comme le début d'une lutte armée impitoyable menée par l'Occident contre l'Islam et où il préfigure l'impérialisme chrétien et son corollaire, le colonialisme. Pour bien comprendre les enjeux de la question, Jean Flori revient aux origines du mot et surtout du concept. Qu'est-ce en réalité qu'une croisade ? Un pèlerinage armé ou une expédition purement militaire de reconquête chrétienne ? L'effet d'un élan populaire spontané ou une entreprise pontificale mûrement conçue ? Faut-il la définir à partir de ses objectifs initiaux ou de ses transformations ultérieures ? Avec son brio habituel et sa verve jubilatoire, Flori bouscule le politiquement correct " et les idées reçues. Il montre comment l'évolution des idées dans l'Occident chrétien a peu à peu, à partir du IXe siècle, justifié (" la guerre juste ") puis sacralisé (" la guerre sainte ") certains combats, et par-là même, valorisé les chevaliers qui les menaient. Née en 1095, la croisade, guerre d'un genre nouveau, s'est vue par la suite " confisquée " et détournée de sa mission initiale - la libération de la Terre sainte et des chrétiens d'Orient - par la papauté, qui l'a utilisée contre ses propres ennemis, hérétiques de tous bords et princes chrétiens rebelles. Un essai essentiel d'histoire des mentalités et des idéologies en ces temps de nouvelles confrontations entre Orient et Occident. "
|