Résumé :
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"La crise financière des subprimes, amorcée en 2007, loin d'avoir été endiguée, s'est muée depuis 2010 en une crise des dettes publiques. La dangerosité du secteur bancaire, alliée à celle des finances publiques, peuvent légitimement faire craindre que le "pire" soit encore devant nous en matière de krach financier. Cette impasse économique dans laquelle la toute puissance de marchés financiers dérégulés enferme l'économie européenne va jusqu'à remettre en question les institutions mêmes du vivre-ensemble européen. Ce livre voudrait offrir un point de vue "décalé" par rapport à ces questions qui occupent l'essentiel du débat public. Et cela à partir d'un constat : le litre d'essence à 2 euros, c'est bel et bien pour "aujourd'hui" et "pour longtemps". Plus précisément : la contrainte énergétique et climatique pourrait bien avoir été la cause souterraine de l'accumulation des dettes privées et publiques et s'avérer l'élément déterminant qui conditionne toute prospérité durable en Europe. Dès lors, tout projet économique qui ignorerait cette contrainte promet de se heurter au mur d'une réalité qui ne dépend pas de notre bon vouloir politique : la raréfaction relative des énergies fossiles et les bouleversements telluriques que provoque déjà le réchauffement climatique. La transition énergétique et écologique vers une société à basse intensité carbone est un chantier immense et une source extraordinaire d'emplois non délocalisables. Cette transition concerne chacun de nous au quotidien ; elle est, en quelque sorte, le défi de société qui attend la génération née à la fin du siècle dernier, l'équivalent de ce que fit la Révolution industrielle en un siècle. L'obstacle majeur à cette transformation qui touche tous les aspects de la vie politique, économique, sociale et familiale réside dans l'addiction mortifère de notre économie à l'égard d'une finance dérégulée. L'hypnose des rendements extravagants (et sans lien avec le réel énergétique) pourrait rendre notre société incapable de relever le défi de la transition. Une réglementation destinée à remettre la sphère financière et bancaire au service de la transition devrait faire partie de l'agenda politique européen comme le suggère la Commission des Evêques européens (COMECE). Non seulement les chrétiens ne sauraient rester à l'écart d'un tel bouleversement de société mais ils sont appelés à y jouer un rôle d'avant-garde. Par respect pour la création, par amour pour l'autre, ce prochain éventuellement "lointain" que sont les prochaines générations ; au nom des plus fragiles, celles et ceux qui seront les première victimes de l'ajustement énergétique et climatique qui nous sera imposé par la nature si nous ne négocions pas la transition avec intelligence et dans le souci de la justice. "
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