Résumé :
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"Monsieur Enderby" est probablement l'une des plus belles réussites romanesques d'Anthony Burgess. Dans ce roman de comédie, exubérant, rabelaisien, il infuse à son héros, Enderby, l'obsession de transformer le monde étriqué dans lequel il vit. L'obscure médiocrité de son existence, Enderby la repeint, la reconstruit avec la puissance des mots afin d'en faire une succession d'émerveillements. La magie de la métaphore transfigure le monstrueux en humain, et le banal en épopée. Naturellement, cela ne va pas sans sacrifices. Tout acte de création entraîne le paiement d'une lourde dîme. "L'acte d'écrire, dit Burgess dans une interview , exerce une sévère exigence sur l'esprit et une dure pression sur le corps; il engendre la tabagie, la manie de la caféine, les crises d'aérophagie, l'anxiété chronique et le ralentissement sexuel..."
Peut-être n'avons-nous pas eu, depuis James Joyce, pareil "portrait de l'artiste".
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