Résumé :
|
"Le voyage, comme la lecture, l'amour ou le malheur, nous offre d'assez belles confrontations avec nous-mêmes, et fournit de thèmes notre monologue intérieur. " Ce monologue, nourri du spectacle du monde, Marguerite Yourcenar l'amorce dès l'enfance, et le poursuivra toute sa vie en parcourant et reparcourant inlassablement l'Europe, puis l'Amérique et l'Asie. Cette Française, née à Bruxelles en 1903, se fera naturaliser américaine en 1947, suite à sa rencontre avec Grace Frick. Yourcenar n'a jamais fréquenté l'école ; ce sont la lecture et les voyages qui l'ont formée. Qu'elle évoque la Grèce, l'Italie, l'Espagne ou le Japon, la Thaïlande, la Russie, le Canada, elle fait preuve d'une érudition étourdissante, relayée par une grande sensibilité aux hasards et à l'éphémère des rencontres, et surtout à la nature - et aux destructions que lui inflige l'homme. Si le voyage est à ses yeux le moyen de se libérer des préjugés, de l'étroitesse d'esprit aussi bien que des enthousiasmes naïfs, c'est aussi l'occasion de vérifier que l'humanité est partout la même, soumise aux mêmes épreuves et aux mêmes maux. Le voyage, pour Yourcenar, se double d'une aventure intérieure, d'un itinéraire spirituel : il s'agit de " s'éprouver à la pierre de touche d'une terre et d'un ciel différents ", de trouver sa juste place dans un temps si chichement mesuré et, puisque " l'irréversible commence à chaque coin de rue tourné ", de se préparer au Voyage final. "
|