Résumé :
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En 1954, Michel Foucault participe à une fête des fous à l'asile psychiatrique suisse de Münsterlingen, dont il reste des photos, inédites. Étrange cérémonie, survivance d'un rituel hérité directement du Moyen Âge, qui marqua le jeune philosophe en train d'élaborer une nouvelle manière de parler de la folie et de son histoire. Cette visite de Michel Foucault en mars 1954 à l'asile psychiatrique suisse de Münsterlingen le jour d'un carnaval des fous nous apprend beaucoup à la fois sur le jeune philosophe – l'année 1954 est riche en événements pour lui –, mais aussi sur ce rituel qui a perduré jusqu'au milieu du xxe siècle. Photos, archives, textes éclairent ce moment trop souvent négligé par les spécialistes de Michel Foucault. Ce début des années 1950 est pourtant marqué par l'entrée de Foucault dans les asiles et par sa passion pour les innovations qui touchent la psychologie clinique. C'est la germaniste Jacqueline Verdeaux, munie d'un Leika, qui photographie. Ces images laissent entrevoir l'étrange sensation qu'a pu ressentir Foucault lors de ce jour improbable où les fous «jouent» aux fous. Une sensation d'autant plus étrange que l'asile cantonal est, avec la clinique universitaire du Burghölzli de Zürich, l'une des plaques tournantes de la psychiatrie suisse. Ce livre, qui aborde une période inexplorée, et non abordée dans La Pléiade à paraître, nous pousse à renverser les perspectives familières concernant Michel Foucault.
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